Douleurs Sans Frontières (DSF) en partenariat avec l’Association François Aupetit (Afa Crohn RCH France) et le soutien institutionnel de la Fondation ROC ECLERC propose une représentation de théâtre forum sur la douleur chronique de l’adulte « AÏE ! Plus jamais ça ! »
Jeudi 13 octobre 2022 de 17h30 à 19h30
Entrée gratuite
Campus ADV (Arnaud de Villeneuve)
Faculté de Médecine – Amphithéâtre Rabelais
641 avenue du Doyen Gaston Giraud
34 090 Montpellier
- La douleur n’est pas une fatalité[1]
- Depuis peu, les douleurs chroniques sont classées comme une maladie à part entière par l’Organisation Mondiale de la Santé[2]
- Au moins 12 millions de français souffrent de douleurs chroniques[3]
- 2 patients sur 3 ne sont pas soulagés par leur traitement
- Plus de 70% des patients souffrant de douleur chronique, présentent des répercussions psycho-sociales (troubles du sommeil, anxiété, dépression, troubles cognitifs)
- Qu’en est-il à ce jour ?
Pourquoi avoir choisi de sensibiliser le grand public à cette thématique « la douleur chronique de l’adulte » ?
Douleurs Sans Frontières (DSF) a pour objectif de lutter contre la douleur et de développer des prises en charge palliatives. DSF s’implique dans un projet innovant de sensibilisation du Grand Public au travers d’une pièce de théâtre « AÏE, plus jamais ça ! » qui a été créée à partir de témoignages de patients, de familles, de bénévoles d’accompagnement, de professionnels de santé et du bien-être, tous impliqués au cœur de cette thématique. La compagnie théâtrale Tenfor a été choisie pour son expérience dans le domaine de la santé : un théâtre forum qui est un vecteur culturel idéal, pour questionner les peurs, les croyances et les habitudes. L’objectif étant d’inciter à une plus grande écoute des personnes confrontées à la douleur, qui ne doit pas être une fatalité, afin d’avoir un meilleur accès à une prise en charge diversifiée et à une prévention des douleurs chroniques.
Pr Alain Serrie, Président de Douleurs Sans Frontières « la douleur est révélatrice de l’âme de l’homme, elle est révélatrice de son désarroi, de son angoisse au sens pascalien du terme devant l’infini de l’univers et l’absurdité de la mort. Par cette approche de la douleur, je crois que l’on touche la corde sensible de l’homme : au-delà de ce qu’il ressent dans sa chair, une sorte de fragilité, une mise à nu. Prendre en compte la douleur c’est aussi rendre aux êtres leur dignité et leur condition d’humains.»
La douleur chronique en France aujourd’hui[4]
La définition de la douleur a été mise à jour en 2020 au niveau mondial comme étant “une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à, ou ressemblant à celle associée à, une lésion tissulaire réelle ou potentielle”. Cette évolution de la définition se porte sur le terme « ressemblant » qui permet d’inclure la douleur auprès des individus non communicants ou en situation ne permettant pas de la décrire. Elle met en exergue la difficulté de définir la douleur qui reste une expérience personnelle qui va être influencée pour chaque individu par des facteurs biologiques (sexe, âge), des facteurs psychologiques et ses propres expériences de vie dans son environnement socio-culturel. La douleur peut entrainer des effets indésirables sur la personne qui en souffre, sur son bien-être social et psychologique. C’est le cas de la douleur chronique, qui représente une douleur quotidienne durant au moins 3 mois.
Dr Patrick Ginies, Directeur Département Douleur Psychosomatique, CHU de Montpellier :
« 2 français sur 10 sont rentrés dans ce que l’on appelle LA MALADIE DOULOUREUSE CHRONIQUE
C’est un état qui vient se greffer dans la vie d’un homme ou d’une femme ou d’un enfant souvent à partir d’une maladie initiale telle que migraine, mal au dos, arthrose, prothèse, ou après un cancer, et qui dure des années, sans que les traitements classiques ne parviennent à la soulager.
Toute la vie en est perturbée d’abord chez le patient dans son corps de souffrance puis dans son mental épuisé enfin dans sa relation aux autre qui signe une désocialisation.
C’est une déprogrammation du corps du cœur et de la tête d’où une vie de souffrance globale.
Les centres de la douleur comme celui du CHU de MONTPELLIER reçoit des patients depuis 42 ans pour aider ces patients à recréer de la RESILIENCE pour faire face à la douleur chronique. L’équipe infirmières et les différents médecins conduisent le patient a une compréhension de cette maladie puis une stratégie pour l’apaiser. »
- Les techniques non médicamenteuses ou médicamenteuses sont associées lors d’une prise en charge individuelle ou de groupe pour éduquer et expliquer cette nouvelle maladie »
- Chaque spécialité médicale rencontre ces 20% de mise en échec
- Près de 20 % des patients opérés gardent des séquelles douloureuses après une opération chirurgicale
- Moins de 3 % des patients douloureux chroniques bénéficient d’une prise en charge dans un centre ou une structure spécialisé douleurs, qui concernent, en tant que centres de recours pluri-professionnels les patients les plus complexes en relais avec la ville. »
Le patient douloureux vit au cœur de son propre écosystème
Les prises en charge de la douleur chronique font suite à une démarche de prise de conscience du monde médical et sociétal depuis de plusieurs années. Au-delà du colloque singulier patient-médecin, cette démarche a permis d’ouvrir les yeux sur les innombrables facettes de l’écosystème qui entoure différents profils de patients porteurs de maladies chroniques qui sont fréquentes, et très différentes en apparence (cardiovasculaires, respiratoires, psychiatriques, diabète, …). Sans recette magique, la pluridisciplinarité de travail qui s’est instaurée autour du patient douloureux chronique permet néanmoins de mieux cerner les caractéristiques de ce patient pour mieux le comprendre et l’accompagner dans le cheminement parfois complexe qu’il aura à faire pour apprivoiser sa propre douleur dans son propre environnement. Le constat précédent met en exergue la nécessité de poursuivre ce travail de collaboration et d’écoute du patient dans son écosystème. D’autant plus dans la période que nous venons de vivre de COVID-19 qui a contribué à l’isolement des patients souffrant de douleurs chroniques, entrainant un impact social et psychologique conséquent[5].
Dr Patrick Ginies « pour faire du patient ou de chacun d’entre nous peut être un patient douloureux chronique plus fort contre cette souffrance totale, il faut partager, échanger avec d’autres patients, des médecins de la douleur et des médiateurs que sont les comédiens qui savent reproduire et expliciter les composantes de cette maladie pour mieux la surmonter. »
Michel LIBERATORE :
« Quelle soit liée à un accident ponctuel, la suite à une intervention chirurgicale, ou la désagréable conséquence d’une ou plusieurs maladies chroniques, la douleur ne doit pas être négligée.
Elle s’accompagne de perte de sommeil, de fatigue liée a cette absence de récupération physique, et bien sûr, tout cela a un impact psychologique qui dégrade l’état général et le retour à des vies, sociale, professionnelle, affective, culturelle, normales…
Il n’y a pas une douleur, mais « des douleurs » et il est nécessaire de se faire aider pour les identifier et disposer d’un ensemble de bons outils, qu’ils soient médicamenteux, ou non, compléter ou non, de pratiques physiques pour les gérer.
Se faire accompagner par un professionnel algologue, ne doit pas être vécu comme est pas un échec personnel à « faire face » , et doit permettre de retrouver un état général, plus supportable, plus rapidement. »
Quelles perspectives ?
Les prises en charge actuelles permettent de libérer l’homme partiellement ou totalement de l’aliénation de la douleur. Seule la notion d’universalité reconnue aux droits de l’homme permettra, à partir du moment ou une résolution sera votée dans cet esprit par l’ensemble des États, la transcription dans la loi comme le préconise l’article 29 Alinéa 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme[6] . Aujourd’hui, le droit de ne pas souffrir confère aux nations une mission exceptionnelle et difficile. Elle consiste à mettre en place, en partant d’un idéal et en l’adaptant au réel, la relation au patient. Celle-ci doit s’établir dans le respect de la dignité de l’être humain et dans la limite des possibilités que les sciences nous donnent, sans jamais tenter de la dépasser.
Pr Alain Serrie « Il ne semblerait malheureusement pas possible d’imaginer un monde sans souffrance. Mais je rêve d’un monde avec moins de souffrance »
La représentation théâtrale que l’on propose à Montpellier le 13 Octobre 2022, la 73e représentation en France, a pour objectifs de :
- Faire comprendre que la douleur n’est pas une fatalité, auprès d’un public diversifié : patients, aidants, et professionnels de santé,
- Faire évoluer les mentalités individuelles et de la société en osant dire et redire que la douleur n’est pas un mal nécessaire,
- Renforcer cette conscience collective de la société civile sur l’importance de toujours et encore identifier et évaluer les douleurs à tout âge de la vie et sur la nécessité de la prise en charge et de la prévention.
Dr Patrick Ginies « DE LA DOULEUR COMME FATALITE DESARMENTE A UNE NOUVELLE VIE DE TOTALITE AGISSANTE c’est l’ambition de cette soirée théâtrale »